Financement hypothécaire : banque ou assurance?

published on 17 September 2025

Une hégémonie bancaire qui s'érode progressivement

Avec une part de marché supérieure à 94%, les banques dominent encore largement le secteur du prêt hypothécaire en Suisse. Sur un marché colossal de plus de 1200 milliards de francs, seule une fraction relativement modeste échappe aux établissements bancaires : environ 37 milliards sont financés par des compagnies d'assurances et 27 milliards par des caisses de pensions, selon les données partagées par Lukas Vogt, CEO de MoneyPark, dans la Tribune de Genève. (https://www.tdg.ch/prets-hypothecaires-les-creanciers-alternatifs-913970929532)

Pourtant, cette répartition traditionnelle connaît une évolution significative. La part des institutions non bancaires progresse régulièrement, témoignant d'un changement des habitudes des emprunteurs suisses. MoneyPark, qui collabore désormais avec plus de 20 compagnies d'assurances et caisses de pensions, observe cette tendance de près. Au premier trimestre 2024, ces partenaires non bancaires représentaient ensemble 45% du volume distribué par la plateforme - un record historique - avec 29% pour les assurances et 16% pour les caisses de pensions.

Cette mutation reflète une prise de conscience grandissante : le financement hypothécaire ne se limite plus au seul univers bancaire. Les propriétaires potentiels découvrent progressivement les avantages qu'offrent ces alternatives, souvent plus flexibles sur certains aspects ou proposant des conditions préférentielles à leurs clients privilégiés.

L'émergence des plateformes de comparaison et des services de souscription en ligne a également démocratisé l'accès à ces solutions alternatives. Les emprunteurs peuvent désormais combiner facilement différents types de financement : une tranche Saron auprès d'une banque, une hypothèque à taux fixe via une assurance, ou encore bénéficier des conditions avantageuses d'une caisse de pension.

Les contraintes bancaires s'accentuent

Les banques font face à des défis réglementaires croissants, notamment avec les exigences de Bâle III qui renforcent les ratios de fonds propres. Ces contraintes peuvent limiter leur capacité à octroyer des crédits hypothécaires, particulièrement pour les dossiers plus complexes ou les montants importants. Les établissements bancaires doivent désormais être plus sélectifs dans leurs critères d'octroi et peuvent parfois proposer des conditions moins avantageuses pour certains profils d'emprunteurs.

Cette situation pousse naturellement les propriétaires potentiels à explorer d'autres sources de financement, où les compagnies d'assurance émergent comme une alternative de plus en plus crédible.

Les assurances : une approche différente pour la résidence principale

Les compagnies d'assurance adoptent une stratégie distincte sur le marché hypothécaire. En règle générale, elles n'accordent que des hypothèques de 1er rang, c'est-à-dire jusqu'à 65% de la valeur du bien, et leurs principes d'évaluation sont plus stricts. Par ailleurs, la plupart ne proposent que des hypothèques à taux fixe, mais pas de contrat Saron.

Cette approche conservative présente néanmoins des avantages significatifs. Les assureurs octroient des conditions attractives à leurs bons clients, souvent plus compétitives que les offres bancaires traditionnelles. Leur modèle économique leur permet d'adopter une vision à long terme, particulièrement adaptée au financement de résidences principales.

Les compagnies d'assurance privilégient la stabilité et la sécurité, ce qui se traduit par des processus d'évaluation rigoureux mais également par des conditions préférentielles pour les dossiers solides. Cette sélectivité peut représenter un avantage pour les emprunteurs disposant d'un profil financier stable.

Diversification des sources : caisses de pension et employeurs

Au-delà des banques et assurances, d'autres acteurs gagnent en importance sur le marché hypothécaire suisse. Les caisses de pension proposent parfois des solutions de financement avantageuses à leurs assurés, particulièrement dans le cadre de l'acquisition de la résidence principale.

Certains employeurs développent également des programmes d'aide au logement pour leurs collaborateurs, sous forme de prêts avantageux ou de garanties. Ces solutions restent encore limitées mais témoignent d'une diversification croissante des sources de financement.

L'importance du conseil personnalisé

Face à cette multiplication des options, le conseil devient crucial. Chaque type de prêteur présente des avantages et inconvénients spécifiques selon le profil de l'emprunteur et les caractéristiques du projet immobilier.

Les banques offrent généralement la plus grande flexibilité en termes de produits et de montants financés. Les assurances privilégient la stabilité avec des conditions préférentielles pour leurs bons clients. Les caisses de pension et employeurs peuvent proposer des solutions très avantageuses mais avec des critères d'éligibilité restreints.

Vers une approche hybride

L'évolution du marché tend vers des solutions combinées, mélangeant différents types de financement selon les besoins spécifiques. Cette approche permet d'optimiser les conditions globales tout en diversifiant les risques.

Il devient essentiel de comparer non seulement les taux proposés, mais également les conditions d'octroi, la flexibilité des contrats et les services associés. L'accompagnement d'un professionnel expérimenté peut faire la différence dans cette démarche complexe.

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